Mois : juin 2019

 

Psychologie paradoxale du ventre plat

Mais où donner de la tête (ou du ventre) au mois de mai mais…

Chaque année aux environs du cinquième mois et durant les mois d’été, les magazines populaires culpabiliseront les uns tandis que certains articles chercheront à rassurer les autres sur leur embonpoint voire sur leur obésité.

Comment faire la part des choses sans bien comprendre cette matière traitée avec tant de subjectivité par des « auteurs-vendeurs » qui ne font plus la part belle à l’existence animale « chasseur-cueilleur » ?

Permettez dès lors que je fasse, avec l’humour parfois sarcastique qui me caractérise, un petit rappel biomécanique et un autre sociologique au risque de froisser certains qui n’ont compris qu’à moitié l’usage de ce centre névralgique. La critique ne concerne pas ceux qui suivent un courant mais bien ceux qui cherchent à imposer une vision étriquée entraînant de ce fait avec eux, ceux qui ont pensé devoir suivre la pensée majoritaire.

  1. Le ventre est entouré de la peau (ça tout le monde l’a compris j’espère) sous laquelle il y a un peu de graisse et des muscles abdominaux qui soutiennent les viscères.
  2. Les poumons ne se trouvent pas dans le ventre et ne tombent pas dans ce dernier à l’inspiration. Lors d’une inspiration profonde, seul le diaphragme (muscle en forme de coupole) descend à l’horizontal environ. Donc inutile d’inspirer en distendant le ventre à chaque inspiration même si votre yogiste préféré le demande. Si vous regardez votre ventre (sans le faire avec un miroir), le ventre ne devrait donc pas sortir de plus de 6-7cm. Mon yogiste préféré ne comprenait pas pourquoi il avait des problèmes respiratoires alors qu’il faisait des exercices d’inspiration toute la journée. Normal lui répondis-je après auscultation, vos sécrétions sont là-haut dans votre cage thoracique …et plus particulièrement dans le haut de vos poumons que vous ne ventilez plus. Ceci n’est pas une opposition au Yoga mais à l’extrémisme involontaire de certains.
  3. A l’expiration prolongée, parler étant une expiration dont l’air fait vibrer les cordes vocales, le ventre reste plat ou rentre. Il ne sort donc pas en parlant.
  4. La respiration abdominale est une respiration de repos, de relaxation ou intéressante pour obtenir le bon vibrato en chantant.
  5. La position assise et la marche ne sont pas mécaniquement un repos même s’il est nécessaire d’être détendu en étant assis et en marchant. Etre assis, c’est être assis droit et appuyé pour que le dos soit soutenu et que dès lors il soit possible de relâcher le ventre sans abîmer le dos. La marche se fait comme les peuples marcheurs en étant droit sans tirer les épaules en arrière et non pas comme cela a été stupidement conseillé pendant longtemps et comme je l’ai fait moi aussi. La marche ne se fera pas non plus comme la marche des ado-orang-outans à pantalon tombant ou comme les mannequins féminins (ou les cintres) défilant sur la scène en dandinant (…).
  6. Tout effort nécessite de protéger ses viscères et donc de maintenir le ventre rentré tant que l’effort est maintenu ; les efforts étant notamment : marcher (déjà dit mais un rappel est bien souvent nécessaire), courir, porter une charge, sauter, se lever, s’asseoir, tousser, éternuer, se moucher, rire et pleurer.
  7. Toute action réflexe est donc un effort au sens abdominal du terme. Celui qui rit aux éclats en sortant son ventre largement est souvent celui qui a le rire facile mais qui est rarement très naturel et encore moins très heureux.
  8. Les personnes ayant des pertes urinaires d’effort (quelques gouttes voire plus en toussant, rigolant, etc.) et ceux qui ont des hernies inguinales et/ou abdominales sont à 90% en relâchement abdominal lors de l’effort.
  9. Les personnes qui ont mal au dos en se levant d’un fauteuil, les proportions sont quasiment identiques, etc. Il en est souvent de même pour ceux qui attrapent mal au dos en marchant plus longtemps (sans sac de pierre sur le dos bien évidemment).
  10. La graisse animale -pas celle ingérée malgré l’interdiction végane mais celle qui se crée- s’accumule surtout là où on ne fait pas travailler les muscles en suffisance. Les personnes qui ne sont pas en surpoids et qui ont de la graisse au niveau de l’abdomen ne sont pas tous des buveurs de bière mais des personnes ne rentrant pas le ventre à l’effort dans plus de 90% des cas.
  11. Si on rentre correctement le ventre à chaque effort, sauf si on veut des abdos en barres de chocolat ou si on fait un sport de combat ou d’athlétisme, inutile de faire des « abdos » le ventre sera parfait sans autre effort. C’est pas cool ça ?! (en plus les trois-quarts les font mal et beaucoup se font mal en les faisant).
  12. Le précédent point serait vraiment cool s’il ne fallait pas remettre en question ce qu’on mange au quotidien mais je me dois d’en parler un peu aussi…
  13. Les populations tribales sont minces et n’ont ni anorexiques, ni obèses, ni body-buildés mais ont un petit ventre qui rentre lorsqu’ils bandent leur arc. N’y voyez pas d’images cachées chers esprits mal tournés. Les populations tribales ne sont pas celles influencées par l’industrialisation de près ou de loin. Ces populations ne sont pas toutes dans des terres arides mourant de faim.
  14. Les personnes qui mangent à heures fixes ne sont-elles pas plus rondes que celles qui mangent quand elles y pensent ? Je ne parle pas de ceux qui mangent entre les repas. Il faut s’arrêter de temps en temps mais pas parce qu’il est l’heure de manger car bien souvent si l’heure est passée, beaucoup n’ont plus faim. Pavlov vous connaissez ? Cette théorie est valable pour l’heure de manger. Les chiens les plus ronds sont ceux dont les maîtres donnent les repas à une heure fixe …ou qui donne n’importe quoi …ou qui ne les sortent pas assez souvent …ou ou ou ouhhh.
  15. Il n’y a pas un seul régime miracle mais des régimes différents selon le métabolisme de chacun. Nous ne sommes pas nés égaux. Le régime de la copine n’est donc pas forcément le bon et la copine n’est pas forcément la bonne mais ça c’est une autre histoire qui nécessitera un chapitre de plusieurs dizaines de pages.

Il sera possible de détailler plus longuement mais je crois que vous aurez compris l’essentiel du sérieux à ne pas prendre trop au sérieux. La science se doit de rappeler à l’ordre parfois le sentimentalisme (et doit se le rappeler énormément en santé mentale) mais la science ne doit pas être dénuée de sentiments. Concernant la nutrition et le véritable surpoids, les notions qui précèdent sont valables mais nécessitent un long complément qu’un nutritionniste pourrait donner mais qui ne doit faire oublier que la psychologie joue un rôle dans l’obésité ancienne. J’y reviendrai sans doute…

En attendant, rentrez le ventre en vous relevant pour méditer ces quelques lignes et tant qu’on y est, faites-le en tournant la chaise à 90° pour éviter la torsion dans le bassin en vous levant… Bonnes rentrées …de ventre

F.L.