Mois : juin 2023

 

Fausse économie du télétravail

L’absentéisme provoqué

Grâce à la mise en place du télétravail, certains se frottent les mains en réduisant les frais liés à l’occupation d’espaces de travail. Même si l’économie peut paraître importante à court terme pour l’entreprise, sans doute pouvons-nous affirmer qu’à moyen et long terme, cette méthode de travail présentera un surcoût financier et humain considérable.

En juin 2022, lors d’une analyse d’une grosse banque française en Belgique, les responsables RH nous confiaient que, avant la période Covid, en comptant l’absence des vacanciers, des récups, des malades et d’autres, seuls 85% environ des bureaux étaient en moyenne utilisés
quotidiennement au siège bruxellois. Après le confinement, après la mise en route forcée du télétravail par ledit confinement, cette banque était tombée à un taux d’occupation d’à peu près 55%. Avant cette période particulière, elle avait pourtant entamé de grandes rénovations améliorant considérablement l’environnement de travail. Chaque travailleur allait pouvoir trouver le mode de fonctionnement ergonomique qui lui correspondait : des bureaux en
paysager en position assise avec cloison ou sans, des bureaux en position debout ou sur chaise haute ; des cabines isolées pour téléphoner, des salles ou plateaux plus au calme voire calfeutrés, des salles pour travailler en one to one & one to few, etc. Après ce bel investissement ergonomique, l’économie générée par la diminution du nombre de postes de travail pouvait paraître importante pour l’entreprise et pour beaucoup, pouvait assurer une source de bien-être pour les travailleurs …les jours où ils se rendaient au bureau.

Après une période plus ou moins prolongée d’adaptation, malgré des postes de travail intelligemment proposés, la plupart des travailleurs concernés de cette banque et de la plupart des entreprises dont les postes le permettait, ont accepté le concept de télétravail. En dehors de ceux qui pensent être (devenus) misanthropes, avec un peu de recul, aujourd’hui, beaucoup ne semblent plus s’y retrouver tant physiquement que psychiquement ; certains le constatant par eux-mêmes alors que d’autres le comprenant après discussion traitant des relations professionnelles antérieures. Il n’est pas rare que ceux qui préfèrent le télétravail soient en réalité tombés dans le cercle vicieux de la démitridatisation sociale (…).

Non content de ne pas avoir la plupart du temps une bonne posture de travail chez eux, une bonne part des travailleurs, en ne retrouvant pas les collègues aussi régulièrement que précédemment, perdent de l’intérêt à travailler en groupe, ne peuvent plus prendre conseil chez l’autre assis non loin de leur poste de travail, ne peuvent plus tisser une relation de confiance avec un binôme ou avec une équipe, etc. Par ce manque de présence commune, difficile de comprendre véritablement la dynamique de cet autre et/ou la manière de travailler en synergie avec l’ensemble des collaborateurs surtout si nous ne les avons pas connus assez en présentiel. Par extension s’en suit une difficulté de s’autoévaluer puisque l’évaluation se base malgré tout en grande partie sur la comparaison (avec les avantages et inconvénients que cela comporte).

Ne sentant pas forcément s’ils travaillent aussi bien que leurs collègues en télétravail ou ne travaillant réellement pas aussi bien s’ils ne disposent pas de l’organisation ou de la pression saine faite au sein de l’entreprise durant une journée dite normale (présentielle), certains employés se sentent obligés de prolonger leur journée de travail au-delà des heures de bureau. C’est la cas également d’employés s’étant accordés des moments de pauses en journée, qui contrebalancent leurs pauses par une reprise du travail le soir. Ces différents profils jonglent entre « switch on » et « switch off » en soirée (voire une partie de la nuit pour les plus stressés d’entre eux). Ce manque de transition franche (coupure) avec la période de travail fragmente progressivement la santé mentale des télétravailleurs notamment parce que les personnes ne prennent plus assez de temps pour évacuer les tensions, mais également parce qu’ils s’endorment en ayant encore plus de pensées professionnelles avant de dormir que précédemment (…). Ne dormant ainsi pas correctement, voire s’étant endormi dans une mauvaise position, la fatigue se fait progressivement de plus en plus ressentir. Cette fatigue ainsi que cette difficulté à trouver sa place dans un clan en distanciel contribuent sans doute largement à l’augmentation des troubles connus à l’heure actuelle au sein des équipes de RH (dont celui de l’absentéisme relevé dans la presse très régulièrement – voir plus bas) et de ceux qu’elles rencontreront plus que probablement deux ou trois mois après le retour du congé de cet été (…).

Même si, à domicile, on compense sans doute un peu plus les inconvénients du Full scanned par quelques mouvements, en maintenant le télétravail pour tous et surtout dans les proportions actuelles, le turn-over sera plus important au sein de l’entreprise avec des répercussions sur l’organisation et la stabilité de l’entreprise puisque ces absences ou burnouts touchent de plus en plus de cadres également. Ce turn-over est, et sera, lié à une santé fragilisée (sommeil de mauvaise qualité, manque d’oxygénation et manque de déconnexion par une limitation des trajets retour (…), réduction des contacts renforçant l’immunité, etc.) et à un manque d’adhésion à l’esprit d’entreprise (besoin d’appartenance grégaire).

Les formations du personnel à maintenir ou de remplacement, le personnel en maladie de moyenne voire de longues durées, etc. entraîneront plus que vraisemblablement des coûts, selon le type d’entreprise, largement supérieure à l’économie réalisée par la diminution des postes de travail.

Même si beaucoup pensent être autonomes et hors influence de notre animalité, nous cherchons pratiquement tous à être reconnus au sein d’un clan ou d’un autre et d’autant plus si nous étions un peu différents de la moyenne scolaire. Ne pas se sentir reconnu par le clan que nous rencontrons le plus sur une journée entraîne chez la plupart un ressentiment entraînant toujours des réactions chez l’individu. Elles peuvent être minimes chez les uns, mais catastrophiques chez d’autres. Cela va du besoin de suivre des cours de yoga à de graves dépressions en passant par la recherche de sens (que nous développerons ultérieurement ici).

Pour éviter ces réactions en chaîne entamant la santé mentale des travailleurs et de la direction et engendrant des coûts importants pour l’entreprise, même s’il est vrai que certaines peuvent rester concentrées et efficace à distance également, pour une personne travaillant à plein-temps, nous conseillons d’assurer le travail au bureau au moins 3 jours par semaine et invitons à prendre exemple sur les espaces de travail partiellement décrits précédemment…

Analyse de votre taux d’absentéisme et formations sur demande

(…)

L’absentéisme est un sujet traité depuis quelques mois de plus en plus fréquemment par la presse. En voici déjà quelques-uns récents : Absentéisme culmine (L’écho 2023 04) – Les entreprises pénalisées (Le Figaro 2023 06 12) – Collaboration pour lutter contre l’absentéisme (RTBF 2023 06 09) – Absentéisme 75% … (BFMTV 2023 06 12) – … (France 3 2023 06 12) …

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