Colère : psychogénéalogie / transgénérationnalité
Attention à lire les consignes avant de lire toute page d’un site santé !
Pourquoi s’attaquer à une forme de traitement m’a-t-on demandé dans le cadre privé si elle a pu aider certaines personnes (dont la personne m’interpellant) ?
Parce que défendre le terme de transgénérationnalité permet à certains d’affirmer guérir le cancer par cette manipulation, à parler de migraine (liée au décès d’un jumeau étant selon l’importance des sonorités la mi-graine), de donner une trop grande importance à l’importance des prénoms, de la numérologie, etc. Elle revient à générer une déresponsabilisation d’autres facteurs non négligeables. Cette tendance peut avoir des conséquences désastreuses et plus handicapantes qu’avant consultation.
Les loyautés invisibles et les dettes définies tout comme le génogramme (1) imaginés par sa fondatrice madame Anne Ancelin Schützenberger n’ont rien de scientifiques mais un jeu de probabilité permettant la corrélation rien de plus entre des faits et rassurant plus aisément un être en recherche ou en souffrance. Il est plus facile de reporter la faute sur l’Autre que de remettre en perspective de nombreux paramètres dont la faute de l’Autre est parfois qu’une des données. C’est un principe équivalent à la victimisation.
Madame Schützenberger sème délibérément la confusion en utilisant la science épigénétique pour justifier ses théories. Ce sont deux notions distinctes. La transgénérationnalité se sert de l’épigénétique pour créer la confusion entre corrélations et causalité. Ce qui n’est en principe pas le cas de l’épigénétique.
L’épigénétique est l’étude des modifications réversibles de l’expression des gènes sans altération de la séquence d’ADN, souvent influencées par l’environnement. Chez les jumeaux, même avec un ADN identique, l’un peut développer une maladie que l’autre n’aura pas, en raison de différences dans l’exposition environnementale ou le mode de vie. Dans les familles de rats, l’exposition à certaines substances peut entraîner des changements comportementaux transmis sur plusieurs générations, sans modification génétique.
Il est évident que certains comportements familiaux peuvent INFLUENCER les générations suivantes. Il ne fait pas être un génie pour constater que nous sommes tous sous influences et que dans certaines familles, les convictions par exemple d’un grand-père radin pourrait avoir des conséquences sur plusieurs générations sans que soient ancrés génétiquement ces comportements… Vous verrez que les plus influençables ou animalement dominés suivront le cheminement imposé par le mentor (parfois manipulateur toxique) durant plusieurs générations alors qu’à l’inverse, celui qui a confiance en lui ou le plus réactif (dominant) pourra développer un comportement inversément proportionnel. Il sera en fonction de son vécu et de son penchant empathique plutôt généreux ou dépensier à outrance dans de nombreux cas. Plus la personne est influente en dehors de la famille, plus il semble que l’effet soit prolongé au cours du temps non pas par loyauté invisible défendue par les adeptes mais par le poids de l’exemplarité reconnue par la masse (…). Nous avons tendance à ne pas nous opposer à la pensée majoritaire. Si une personne a été reconnue par un grand nombre de personnes, beaucoup de leur entourage s’efface voire s’effondre malgré des comportements détestables qui deviennent inavouables à un public appréciant la personne reconnue (voir les conséquences de la starisation de personnes douteuses tels que Depardieu, Trump, etc.).
Beaucoup de ces thérapies agissent sur des approximations (pas seulement celles dérivant de la psychanalyse) et sur des éléments pour manipuler l’inexactitude. Dans le cadre de la transgénérationnalité, la botte secrète est le principe de la crypte (secrets de famille) ou un fantôme quelconque qui permet de retomber sur ces pattes quand il y a une difficulté éprouvées par le prêcheur…
S’il est vrai que de verbaliser une situation vécue peut vider le trop plein psychique destructeur, ce n’est pas cette thérapie la responsable du mieux-être dans ce cas et encore moins certaines procédures et des phrases clés sorties de cette théorie qui permettent à certains d’affirmer guérir en brûlant une phrase destinée à un aïeul.
Cette pseudo science n’est même pas consciente qu’elle est sous l’emprise sociétale d’une animalité génophilique qui pourrait affirmer des éléments sur des personnes génétiquement différent.
L’esprit affaibli a besoin de croire ce qui correspond le plus simple à entendre… Le thérapeute qui y croit suit le précepte de l’engagement (souvent répété) qui l’empêche de voir clair ou est délibérément une machine à billets… Nul doute qu’il y aura un effet dans les compréhensions des agissements familiaux mais ce n’est pas de la transgénérationnalité, c’est de l’analyse familiale sans plus.
Je vous invite à lire l’excellent ouvrage Les illusions de la psychogénéalogie de Nicolas Gaillard analysant en détails cette pseudo-science (…).
Frédéric Liégeois
(1) : Le Génogramme se présente sous forme d’arbre généalogique, mais il inclut des informations supplémentaires sur les relations et les événements marquants. Des symboles spécifiques sont utilisés pour représenter les différents membres de la famille (cercle pour les femmes, carré pour les hommes) et les types de relations (lignes pour les mariages, les divorces, etc.). En observant le génogramme, certains identifient des patterns ou des répétitions transgénérationnelles, comme des maladies héréditaires ou des comportements récurrents. Si plusieurs membres d’une famille ont souffert de dépression, cela peut être interprété comme une tendance familiale, mais cela ne prouve pas une causalité directe.
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