Psycho : diagnostic Damoclès
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L’Influence des Étiquettes sur l’Autodétermination
Le principe de l’épée de Damoclès illustre bien la situation de nombreux patients face aux diagnostics médicaux. Dans cette métaphore, une épée suspendue par un fil au-dessus de la tête d’un individu symbolise un danger permanent, une menace latente qui pèse sur son existence. En médecine, en psychologie tout comme en sociologie, un diagnostic ou un cliché peut devenir cette épée : il conditionne la perception qu’un individu a de lui-même, de son avenir et de ses capacités, avec des conséquences tant positives que négatives.
Le Pouvoir Ambivalent du Diagnostic
Un diagnostic peut être un outil précieux permettant d’expliquer des symptômes et d’orienter un traitement adapté. Il apporte des réponses à des questions parfois longtemps laissées en suspens et peut offrir un soulagement face à l’incompréhension de certains troubles. Cependant, il peut aussi enfermer un individu dans une vision figée de lui-même, réduisant sa perception de ses capacités et de son potentiel d’évolution.
Certaines pathologies ou conditions particulières montrent que l’autodétermination peut être bénéfique ou délétère selon la manière dont elle est appréhendée. Lorsqu’un patient s’identifie trop fortement à son diagnostic, il risque de voir ses actions et réactions exclusivement à travers ce prisme, perdant ainsi de vue d’autres facteurs influençant son comportement et son bien-être voire créant peut-être une pathologie. Ce phénomène est renforcé par le biais de confirmation : une tendance naturelle à interpréter toute nouvelle information à travers le filtre du diagnostic initial, ce qui peut conduire à une vision réductrice et auto-renforcée de la réalité.
L’Auto-perception et l’Influence Sociale
Un phénomène similaire s’observe dans des croyances collectives et stéréotypes. Par exemple, certaines personnes affirment que toute personne d’une origine ou d’une autre est ceci ou cela tout comme tout enfant adopté est un enfant à problèmes. Ce postulat, bien qu’infondé dans une majorité des cas, crée un cadre qui influence le développement de l’enfant et la perception que l’entourage a de lui. Ainsi, ce regard extérieur peut contribuer à générer certains des troubles qu’il prétend simplement observer ou conditionné un thérapeute à une prise en charge parfois dramatique dans le cadre de l’adoption ou d’appartenance à une communauté par simple besoin grégaire d’un monde génophilique accentué par la phrase Tu viens de quel pays ? qui peut faire partie des phrases qui blessent voire qui tuent.
Dans le même ordre d’idées, une personne diagnostiquée à haut potentiel intellectuel (HPI) permet parfois de mieux comprendre certains aspects de leur fonctionnement mais parfois attribue chaque difficulté à cette seule caractéristique, oubliant que leurs expériences de vie et leur environnement avaient une influence bien plus significative sur leur comportement et leurs émotions. Ce mécanisme illustre un biais cognitif fréquent : la tendance à sur-interpréter un facteur explicatif au détriment d’une vision plus globale et nuancée.
En outre, le principe du biais de halo joue également un rôle : une seule caractéristique d’un individu, telle qu’un diagnostic ou une prédisposition génétique, peut colorer l’ensemble de la perception que l’on a de lui (tant positives que négatives). Ce phénomène peut influencer les professionnels de santé tout comme des enseignants, les proches et même le patient lui-même, créant un cercle vicieux d’attentes et de comportements conformes à cette image biaisée.
Les Tests Génétiques à double tranchant
Un autre exemple marquant concerne les tests génétiques et leur rôle dans la médecine prédictive. Les études sur les jumeaux monozygotes, par exemple, cherchent à comprendre pourquoi l’un des deux peut développer un cancer tandis que l’autre reste en bonne santé. Ces recherches montrent que, bien que la génétique joue un rôle clé, elle n’est pas une fatalité. L’environnement, le mode de vie et d’autres facteurs épigénétiques influencent l’expression des gènes et le déclenchement de certaines maladies.
Attention à ne pas confondre l’épigénétique et les données reprises et modifiées par des manipulateurs parfois inconscients comme ceux de la psychogénéalogie.
Un test génétique révélant une prédisposition à une pathologie grave peut être un outil précieux pour la prévention, mais il peut aussi générer une anxiété excessive ou conduire à des décisions médicales disproportionnées. Il en est de même concernant les tests génétiques disponibles pour identifier les variants des gènes associés à la maladie d’Alzheimer, en particulier l’APOE. Même s’ils sont présents pour les personnes développant la pathologie, ils ne prédisent pas pour l’instant que chaque personne disposant de ces marqueurs développera la dégénérescence et d’autant plus qu’une bactérie, la Porphyromonas gingivalis, responsable de la parodontite (inflammation des gencives), se retrouverait dans le cerveau des patients touchés par l’Alzheimer…
Vers une Approche Équilibrée du Diagnostic
Plutôt que de voir un diagnostic comme une condamnation ou une justification unique, il est essentiel d’adopter une perspective plus dynamique. L’identification d’un trouble ou d’une condition doit être envisagée comme un point de départ vers une meilleure compréhension de soi, non comme une finalité définissant définitivement un individu.
La médecine et la psychologie doivent ainsi veiller à éviter un effet d’assignation trop rigide. Il est crucial d’accompagner les patients dans un cheminement qui leur permet de garder une flexibilité mentale et de ne pas se laisser enfermer par une seule explication. En ce sens, une approche holistique et adaptative permet d’éviter que l’épée de Damoclès du diagnostic ne devienne une fatalité, mais plutôt un levier pour avancer avec conscience et discernement.
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