Colère : Serment d’hypocrites

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Nulle généralité souhaitée dans le titre. Il est destiné à ceux qui s’abritent un serment tout comme une religion pour se retrancher derrière leurs convictions nées d’une influence et d’un instinct grégaire forts notamment dans le cadre de l’euthanasie.

Le serment d’Hippocrate, dans sa version antique, interdit plusieurs pratiques qui sont aujourd’hui courantes en médecine moderne. Qu’advientrait-il d’une médecine qui s’appuie trop souvent sur ce texte ?

  • Interdiction de donner une drogue mortelle : Je ne remettrai à personne une drogue mortelle si on me la demande, ni ne prendrai l’initiative d’une telle suggestion . Cette phrase est souvent utilisée pour s’opposer à l’euthanasie.
  • Interdiction de remettre un pessaire abortif : Le serment interdit également de fournir des moyens abortifs, alors que l’avortement est aujourd’hui légal et pratiqué dans de nombreux pays.
  • Interdiction de pratiquer certaines chirurgies : Je n’inciserai pas non plus les malades atteints de lithiase, mais je laisserai cela aux hommes spécialistes de cette intervention. Cela concerne l’opération de la taille (extraction de calculs vésicaux), qui était à l’époque risquée et réservée à des spécialistes. Aujourd’hui, la chirurgie fait partie intégrante de la médecine.
  • Transmission du savoir sans rémunération : Le serment prévoit que l’enseignement de la médecine doit se faire sans salaire ni contrat, ce qui n’est plus le cas dans le système actuel. Il n’y a pas d’intérêt à s’opposer à un minimum d’enseignements rémunérés aujourd’hui mais sans doute, comme nous le voyons partiellement dans la page Prix de l’empathie, faudrait-il rappeler ce point de temps en temps à certains monnayeurs de soins…

D’autres aspects du serment, comme l’obligation de discrétion, la conduite morale irréprochable et le refus de nuire, restent des principes fondamentaux de l’éthique médicale contemporaine.

Le serment d’Hippocrate a évolué et n’est plus appliqué littéralement la plupart du temps. Des versions modernisées, comme la Déclaration de Genève, tiennent compte des avancées médicales et des enjeux éthiques contemporains : elles n’interdisent plus explicitement l’avortement, certaines chirurgies, ou l’enseignement rémunéré, mais insistent sur le respect de la vie, la dignité, l’autonomie du patient et la bienfaisance.

F.Liégeois

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