Enfance : gestion immature de l’information
Attention à lire les consignes avant de lire toute page d’un site santé !
Que c’est mignon !
Ce n’est pas de ton âge !
Cette deuxième phrase combinée ou non à celle de ce n’est pas comme ça, doivent être relevées comme responsables partielles de troubles. Nous disons toujours bien partiellement car de nombreux facteurs interviennent dans toute situation mais qu’elles ne sont pas anodines dans la construction identitaire des enfants mais également dans leur construction des mécanismes d’apprentissage.
Lorsqu’un enfant ne reçoit pas les consignes lui permettant de comprendre partiellement ou complètement une situation, il peut interpréter et tenter de comprendre par lui-même. C’est la raison pour laquelle selon nous, plus d’enfants présentant des troubles d’apprentissage ou éjectés du système scolaire traditionnel sont plus régulièrement les derniers dans l’ordre d’arrivée dans une famille. Nous osons affirmer qu’une bonne partie – avons bien dit une bonne partie et non la totalité – des dys, sont liés à cette situation chez les plus jeunes d’un rang1. Les plus jeunes entendent ce que leurs frères et sœurs aînés apprennent dans les premières années primaires dès qu’ils ont 3 ou 4 ans et comprennent déjà une partie des informations transmises oralement. Par surcharge ou malheureusement parfois, par écoute de la masse pédagogique d’une autre époque, on pense que ce n’est pas forcément de l’âge de l’enfant demandeur. On aura tendance à dire Ce n’est pas de ton âge ! Tu verras cela plus tard ! Seulement, si un enfant est curieux d’en savoir plus, il est souvent intelligent. Plus il l’est initialement, plus il aura tendance à vouloir répondre par lui-même à ses questions au point que sa réflexion viennent supplanter tout apprentissage correctement enseigné le jour où ce sera considéré par certains de son âge. Il ne faut pas tomber dans la surstimulation mais le sous-régime cérébral (dixit F.Liégeois) est bien en effet source de bien des difficultés qui seront développées ultérieurement.
Dans le même ordre d’idée, la phrase Que c’est mignon ! quand un enfant dit pestacle au lieu de spectacle est tout autant responsable de certaines dyslexies si on laisse l’enfant imposer cette version. Il ne faut pas condamner ce qui est en effet réellement mignon mais dès la première erreur, il faut reprendre l’enfant en reprenant ensemble la première syllabe en souriant avec bienveillance et non pour se moquer : ssssssspèèèèè ssspèèkkkkk sspèècccttttaaacle et féliciter chaque essai même si les premiers ne sont pas encore tout à fait concluants. Prendre du temps pour chaque apprentissage fera gagner bien du temps par la suite (…).
Tu comprendras quand tu seras grand ne sera donc que la phrase à utiliser qu’en dernier recours, après avoir tenté de donner déjà quelques explications préalables. On ne peut s’en vouloir de temps en temps de vouloir couper court à une questionnite aigüe de certains enfants (humour).
(…)