Exemple : respiration et liberté
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Madame X, dépassant de quelques années septante ans, était atteinte d’un emphysème (pathologie décrite dans la page »Poumons ») très important réduisant son autonomie considérablement. Elle vivait encore chez elle mais avec une bouteille à oxygène qu’elle devait utiliser plusieurs fois par jour.
Elle ne sortait que si elle était accompagnée car son essoufflement, et en parallèle son cœur, ne lui permettait de ne faire qu’une cinquantaine de mètres quand tout allait bien. L’aidant devait placer la voiture devant l’immeuble et partir se rapprocher au mieux de l’endroit où se rendre.
Cette dame était très alerte et avait encore la capacité de conduire. Seulement, son véhicule se trouvait dans une pente de garage. Elle n’avait jamais fait les démarches de reconnaissance de handicap pour obtenir un stationnement devant chez elle.
Elle était prise depuis plus d’une dizaine d’années par un kinésithérapeute travaillant principalement sur ses sécrétions et travaillant le tapotement et le travail d’inspiration.
Apprenant que le fils d’une connaissance avait terminé ses études, elle changea de thérapeute. Celui-ci constatant que les sécrétions étaient assez limitées et surtout qu’il compris que cette personne (et bien d’autres par la suite) était une blocante, il changea de priorités.
Il travailla avec elle la conscientisation de ce blocage dans toute situation courante qu’elle était encore capable de réaliser notamment s’habiller, se laver, etc. Pour arriver à respirer tout en vacant à ses occupations, il alla à contre-courant de son enseignement. Il envisagea de décoordonner tout acte physique du rythme respiratoire en pratiquant différents exercices ciblés. Comme l’emphysème est une atteinte qui maintient le dioxyde de carbone (CO²), le déchet d’oxygène, il travailla l’expiration consciente également qui n’avait pas été travaillée précédemment.
Cette dernière ne revient pas à expirer à fond de temps en temps seulement mais à expirer un peu plus que ce que l’on perçoit devoir faire naturellement (10% à 20% de plus que ce qui est naturel). Pourquoi cette expiration n’est-elle pas naturelle vous dites-vous peut-être ? Car, lorsque nous manquons d’oxygène mais aussi lorsque nous avons trop de CO² dans le sang, le corps n’étant pas prévu pour être pathologique, le seul réflexe que nous avons est de prendre plus d’oxygène puisque la seule information que nous recevons et que nous sentons est un manque d’air. Plus on est en surplus de CO² plus on sera tenté de prendre de l’oxygène… Il faut donc en cas de crise pour l’emphysème, progressivement calmer sa respiration en expirant à chaque expiration un peu plus d’air pour évacuer après quelques minutes le gaz carbonique qui est dans le sang…
Grâce à ces différentes méthodes, la patiente doubla en 3 mois ses capacités motrices. Étant donné ses difficultés initiales, le kiné chercha encore et trouva l’indispensabilité de la lois des paliers et de l’écharpe hivernale.
Elle put dès lors à nouveau reprendre sa voiture progressivement. Elle se sentait à nouveau libre…
Moins d’un an plus tard, elle eut un anniversaire puis un autre qu’elle souhaitait fêter chez elle. Le kiné lui demanda humblement de laisser un battement d’une semaine entre les deux festivités, connaissant l’état de son cœur. Prise dans l’enthousiasme de cette nouvelle vie, prétextant le fait que les meubles allaient être déplacés pour l’une et l’autre fête et de l’encombrement durant ladite semaine de repos possible, elle n’en fit rien. Quelques semaines après, son cœur décompensa…
C’est ainsi que la vocation d’enseigner aux patients prit encore plus d’importance dans la vie de l’initiateur de ce site.