Droit et Devoir : Société sociale antisociale

Repenser le lien entre droits et devoirs dans notre Société
Dans nos sociétés modernes, une dynamique déséquilibrée s’est installée entre l’augmentation des droits individuels et l’effacement progressif des devoirs sociaux.
Ce paradoxe d’une Société qui se veut sociale, mais qui omet de valoriser la contribution collective, pose plusieurs problématiques fondamentales : comment recréer un équilibre permettant à chacun de bénéficier du système tout en y contribuant activement ? Comment redonner du sens aux nombreuses personnes qui manifestent leur désarroi ou qui tombent en burnout par manque de sens (…) ?
Les sociétés tribales ou communautaires (à ne pas confondre avec une population sous gouvernance communiste) fonctionnent sur le principe d’une intelligence collective dans laquelle chaque membre a un rôle actif à jouer pour le bien-être du groupe. Il est urgent de repenser nos modèles contemporains pour réintroduire cette dimension de devoirs sociaux, non pas à considérer comme une contrainte, mais comme une responsabilité partagée et, insistons sur ce fait, qui s’avère naturelle (et plus encore) pour une grande part de la population empathique (…).
Le principe des vases communicants dans l’économie sociale
Actuellement, les économistes travaillent par l’addition des charges financières sociales alors qu’en réalité, c’est par une conception mathématique erronée mais ancrée aussi bien par les partis d’un bord que d’un autre. L’économie sociale ne doit plus fonctionner sur une accumulation des charges où chacun revendique un droit individuel oubliant les fondements même de l’action sociale. Ce modèle est inefficace, car il transforme les aides sociales en simples transferts financiers, souvent déconnectés d’une logique de participation active des bénéficiaires impliquant ainsi un calcul primaire de somme des charges des actions sociales et faisant penser que les services sociaux ne pourraient plus être maintenus. Pour rétablir un équilibre, il est essentiel d’instaurer un principe de vases communicants : chaque aide accordée doit être liée à une forme de contribution au bien-être collectif ainsi, les services sociaux pourraient être plus efficaces tout en maintenant une stabilité et une dynamique économique permettant d’éviter un changement de niveau de vie de notre Société. Une page spécifique au niveau de vie est en rédaction. Elle sera une extension de la philosophie traitée dans page Prix de l’empathie.
Proposition d’un devoir social actif
1. (R)établissement d’un service de génie civil obligatoire
Inspiré du principe de service militaire, ce programme aurait une vocation sociale et humanitaire. Durant une année, chaque participant passerait par 4 mois de formations avant d’être envoyé sur le terrain lors d’une catastrophe naturelle voire liée à un conflit armé. Chacun servirait les habitants du pays mais également chaque pays européen et pays en difficulté. La formation traiterait essentiellement des points suivants :
- Secourisme : Acquisition des compétences pour répondre efficacement aux urgences sanitaires.
- Logistique et organisation : Capacités à coordonner des équipes et des ressources en situation de crise.
- Langues : Maîtrise des bases linguistiques nécessaires pour intervenir dans un contexte international ou multiculturel.
- Gestion des catastrophes : Préparation aux incendies, inondations, tremblements de terre ou attentats.
Le service de génie civil même s’il représente un coût initial, par la rapidité et l’efficacité d’exécution qu’il implique empêchera des coûts lors de chaque catastrophe dans le pays ou au sein de pays tiers qu’il ne sera pas nécessaire de financer autant (…). Etant donné les compétences acquises, chaque participant dans sa carrière professionnelle ou personnelle pourra sauver des vies ou limiter les conséquences d’un incident ou accident. Ce qui rabaissera les coûts sociaux à moyen et long terme sans oublier le changement de priorités que l’adversité induit chez la plupart des citoyens.
2. Introduction d’un engagement obligatoire
Les bénéficiaires de prestations sociales, comme le chômage, devraient consacrer :
- 8 heures par semaine à des activités au sein d’associations répertoriées par l’État, changeant de catégorie tous les 3 mois. Cette alternance permettra d’augmenter la formation des bénéficiaires au sein des associations et permettra aux associations de bénéficier de la connaissance de profils distincts au sein des associations.
- 4 heures par semaine à des activités dans une association de leur choix, afin de favoriser leur implication personnelle et leur ouverture.
Ces associations pourraient inclure les catégories suivantes :
- Handicaps : Soutien aux personnes en situation de handicap et à leur inclusion.
- Santé : Activités liées à l’aide aux malades, aux personnes âgées ou à la prévention.
- Éducation : Participation à des initiatives éducatives ou à l’accompagnement scolaire.
- Culture et patrimoine : Valorisation du patrimoine culturel, des arts et de la mémoire collective.
- Sports et loisirs : Promotion des activités sportives ou éducatives liées au bien-être.
- Environnement et protection des animaux : Initiatives pour la préservation de la nature, le bien-être animal et la sensibilisation écologique.
- Justice et droits humains : Soutien aux associations œuvrant pour l’égalité, la défense des droits fondamentaux et la lutte contre les discriminations.
Cette obligation sera considérée comme une contrainte par les personnes qui manipulent les populations ou par ceux qui ne connaissent pas la nature humaine mais comme un besoin par les acteurs sur le terrain de soutenir les chercheurs d’emploi qui se découragent bien souvent après 3 ou 4 mois de recherche infructueuse. Cette alternance permettra de connaître d’autres secteurs d’activités et d’initier plus facilement des changements d’orientation. Il devrait être inutile de rappeler qu’il existe apparemment autant de postes vacants que de demandeurs d’emploi.
Vers une formation continue et une valorisation collective
Ces deux actions communautaires visent à renforcer la capacité des citoyens à travailler en équipe, à s’adapter à l’adversité et à assurer la sécurité de leurs collaborateurs en cas d’urgence. Face à des menaces atmosphériques ou géopolitiques, une population formée et mobilisée pourrait réagir avec une efficacité accrue.
Chaque engagement serait évalué et valorisé par un système de cotation, garantissant une reconnaissance officielle des compétences et expériences acquises tout en évitant que certains ne cherchent pas à accomplir leurs devoirs sociaux.
Conclusion : Revenir à une intelligence collective
En instaurant un devoir social actif et en restructurant le modèle économique sur le principe des vases communicants, nous pourrons renforcer les liens entre les individus et la communauté. Ce modèle valorise autant l’entraide que la responsabilisation, et contribue à redonner du sens à la notion de « Société » : un ensemble d’individus unis par des droits, mais aussi par des devoirs envers le collectif comme la plupart des populations tribales l’ont toujours fait (…).
L’intelligence collective devrait permettre de mieux réfléchir à l’incidence du vieillissement de la population…
(…)