Droit et Devoir : intelligence collective

L’intelligence collective dans les populations tribales : un modèle pour la société moderne

Les populations tribales, souvent perçues comme archaïques par les sociétés modernes, fonctionnent en réalité sur des principes d’intelligence collective qui assurent la survie et le bien-être du groupe. Ces communautés reposent sur des réseaux complexes d’entraide et de solidarité, organisés autour de valeurs partagées et d’une vision collective aussi bien pour les adultes que pour les plus jeunes dans leurs enseignements. Anthropologues et sociologues ont documenté de nombreux exemples qui illustrent cette dynamique.

Exemples d’entraide tribale reconnue par les anthropologues

  1. La réciprocité chez les peuples d’Amazonie
    • Anthropologue : Marcel Mauss
    • Observation : Dans son ouvrage « Essai sur le don », Mauss met en lumière le système d’échanges de biens et de services entre membres de tribus amazoniennes. Ces échanges ne se limitent pas à des transactions économiques, mais créent des liens sociaux solides et durables. Chaque individu contribue à la communauté en fonction de ses capacités, assurant ainsi la redistribution des ressources.
  2. La gestion communautaire des ressources chez les Masaï (Afrique de l’Est)
    • Anthropologue : Richard Waller
    • Observation : Les Masaï pratiquent un modèle de gestion collective des troupeaux et des terres pâturables. Les décisions sur l’utilisation des ressources sont prises collectivement pour garantir la durabilité écologique et éviter les conflits. Cela permet à la tribu de résister à des conditions climatiques difficiles.
  3. Les potlatchs des tribus côtières du Pacifique Nord-Ouest
    • Anthropologue : Franz Boas
    • Observation : Les potlatchs sont des cérémonies où les chefs redistribuent de manière ostentatoire leurs richesses au reste de la tribu. Ce système garantit un équilibre économique et renforce les liens sociaux. Bien que ce modèle soit différent des systèmes économiques modernes, il offre un exemple de redistribution proactive.
  4. Le gotong-royong en Indonésie
    • Anthropologue : Clifford Geertz
    • Observation : Le gotong-royong, littéralement « travail collectif », est une pratique où les membres d’une communauté se rassemblent pour accomplir des tâches communes, comme construire une maison ou réparer des infrastructures. Cette forme de coopération volontaire contribue au bien-être collectif et à la cohésion sociale.
  5. Les clans aborigènes d’Australie et le partage de la chasse
    • Anthropologue : W.E.H. Stanner
    • Observation : Chez les Aborigènes d’Australie, le produit de la chasse est partagé équitablement entre les membres du clan, qu’ils aient ou non participé à la capture. Cette répartition assure la sécurité alimentaire de la communauté tout en renforçant le sens de l’appartenance.

Une leçon pour nos sociétés modernes

Les modèles d’intelligence collective des populations tribales offrent des enseignements précieux pour nos sociétés contemporaines qui ont suivi un principe social en réalité basé sur une économie et non pas sur une analyse des comportements sociaux naturels :

  • Réciprocité : L’idée que chacun contribue selon ses capacités et reçoit selon ses besoins peut inspirer une meilleure gestion des ressources sociales et économiques.
  • Solidarité : Les systèmes d’entraide tribale montrent que la coopération est souvent plus efficace que la compétition.
  • Gestion durable des ressources : Ces communautés adoptent une approche équilibrée pour garantir la durabilité écologique et sociale.

Intégration dans un cadre moderne

Pour appliquer ces principes, nos sociétés pourraient :

  • Promouvoir des modèles de gouvernance participative inspirés des décisions collectives tribales.
  • Renforcer les systèmes d’entraide communautaire à travers des initiatives locales.
  • Repenser la redistribution des ressources pour garantir une équité durable.

Ces exemples montrent que l’intelligence collective n’est pas l’apanage des sociétés dites développées. Elle constitue une stratégie universelle, encore pertinente aujourd’hui pour relever les défis sociaux, économiques et environnementaux mais pour y arriver il sera nécessaire de faire une grosse métacognition sociétale en comprenant les influences multiples et ancrées depuis plusieurs décennies et d’autres depuis plusieurs centaines d’années (…).

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