Colère : Paradis vs suicide

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Que l’on accepte la possibilité qu’un paradis soit une invention tout comme une réalité, il faut considérer qu’il ait été indispensable d’interdire le suicide pour éviter qu’une personne soit trop facilement tentée de mettre fin à ses jours même sans mal-être profond…

F.Liégeois

Etymologie et contexte historique

Le mot « paradis » trouve son origine dans le vieux perse pairidaêza ; terme repris par un site bien connu de ceux qui veulent se rapprocher physiquement d’animaux (Pairi-Daiza pour ceux qui ne connaîtrait pas malgré sa position dominante dans ce secteur d’activité, est le zoo le mieux côté depuis des années). Ce terme désignait à l’origine un jardin clos ou une réserve royale entourée de murs, destinée au plaisir des rois perses du Ier millénaire av. J.-C. Il a ensuite été adopté dans d’autres langues : pardès en hébreu, paradeisos en grec, puis paradisus en latin.

Dans la tradition biblique, le paradis terrestre correspond au Jardin d’Éden, un lieu de bonheur et d’harmonie où Dieu plaça Adam et Ève, selon le récit de la Genèse. Ce récit n’est pas une « invention » au sens moderne, mais plutôt une élaboration mythologique et théologique qui s’inscrit dans la culture du Proche-Orient ancien, où de nombreux peuples imaginaient des jardins divins ou royaux symbolisant l’abondance et la paix.

Plus tard, la notion de paradis évolue dans les religions abrahamiques pour désigner non seulement le jardin d’Éden, mais aussi un lieu spirituel de félicité après la mort, promis aux justes.

Le paradis est un concept issu de traditions perses et proche-orientales, repris et transformé par les textes bibliques et les interprétations religieuses ultérieures ; il n’a pas été « inventé » par une personne précise, mais s’est construit collectivement au fil des siècles. Quoi de plus normal en soi, que d’empêcher toute personne (mal)traitée par les puisssants de ces époques, d’envisager de retrouver directement un lieu plus propice que celui qui lui était offert au quotidien. Quoi de plus normal que de condamner le suicide pour éviter une hécatombe de son personnel (…).

Si je te dis qu’il y a 3 milliards d’étoiles dans le ciel créées par Dieu, tu le crois sur parole mais si je te dis que la peinture n’est pas sèche, tu vas y mettre le doigt.

M. Audiard modifiée par F. Liégeois

Condamnation du suicide dans les religions monothéistes

Bible

Dans la Bible, le suicide n’est jamais explicitement condamné par un commandement direct, mais il est présenté de manière très négative. Plusieurs personnages bibliques se suicident (Saül, Achitophel, Zimri, Judas…). Ces actes sont associés à des figures de pécheurs ou de personnes désespérées. Les 3 religions monothéistes reconnues s’y réfèrent comme tout pratiquant le sait en principe.

Tu ne tueras point » (Exode 20:13) – principe général appliqué aussi à soi-même.

Saül (1 Samuel 31:4-6), Achitophel (2 Samuel 17:23), Zimri (1 Rois 16:18), Judas (Matthieu 27:5).

1 Corinthiens 3:15 évoque la perte de récompense pour ceux qui détruisent leur propre vie

Christianisme

La théologie chrétienne considère, elle, le suicide comme un meurtre de soi-même, donc un péché grave, car seul Dieu a le droit de décider de la vie et de la mort. Au Moyen Âge, l’Église condamne fermement le suicide, le considérant comme un péché mortel menant à la damnation, comme l’illustre le sort de Judas dans l’iconographie chrétienne.

Islam

Le Coran condamne explicitement le suicide (plus d’infos) : Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, Nous le jetterons au Feu, voilà qui est facile pour Allah (Sourate 4, versets 29-30).
Le Prophète Mohammed a également déclaré que celui qui se suicide subira un châtiment éternel en enfer avec l’instrument de sa mort (Hadith rapporté par Boukhari et Mouslim).
Le suicide est donc considéré comme un péché majeur, et son auteur est menacé de l’enfer mais est un peu plus tolérant dans le cas d’une santé mentale difficile (plus d’infos).

Coran, Sourate 4, versets 29-30

Hadiths : Boukhari 5442, Mouslim 109, 110, 113

Judaïsme

Le judaïsme condamne également le suicide, bien que la Torah ne l’interdise pas explicitement. Le commandement « Tu ne tueras point » revient dans ce cadre plus ou moins implicitement. Les rabbins considèrent que la vie appartient à Dieu, et il n’est pas permis à l’homme d’y mettre fin volontairement. Le suicide prive la personne de rites funéraires traditionnels et de sépulture dans le cimetière juif, sauf circonstances atténuantes (maladie mentale, contrainte extrême).

Autres traditions religieuses

Bouddhisme

Le suicide est généralement condamné, car il est assimilé à l’acte de tuer un être vivant, ce qui va à l’encontre du principe de non-violence (ahimsa). Selon la doctrine du karma, le suicide ne met pas fin à la souffrance mais entraîne une renaissance malheureuse. Certains textes bouddhistes relatent des cas particuliers où le Bouddha ne condamne pas explicitement le suicide, mais la doctrine dominante reste négative : « Si tu meurs avant le temps, tu commets le crime de tuer un dieu. C’est pourquoi le suicide est un si grand crime. » (plus d’infos)

Jaïnisme

Le jaïnisme interdit le suicide ordinaire, mais admet une forme de mort volontaire appelée santhara ou sallekhana, qui consiste à cesser progressivement de s’alimenter à la fin de la vie, dans un but spirituel (plus d’infos). Cette pratique est strictement encadrée et n’est pas assimilée au suicide impulsif ou désespéré mais mérite d’entrer dans le débat de ceux qui s’agitent autour de la fin de vie (…)

Conclusion ou CQFD :

Dans la plupart des grandes religions, le suicide est condamné, souvent très fermement, comme un acte grave qui prive l’individu de la possibilité d’accéder au paradis ou entraîne un châtiment éternel. Cette condamnation vise plus que vraisemblablement, entre autres, à éviter que la promesse d’un paradis n’incite à rechercher la mort volontairement pour y accéder plus vite.

(…)

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